Yuki's Haven: Ode aux Petits Princes et aux Petites Princesses...

Moi pis mes p'tits gars

Ça fait un tit bout j'ai pas écrit en français alors j'me gâte. Ça fait pas longtemps j'ai parlé français: Je viens juste de quitter la job, avec ma collègue de travail qui est de Montréal. Je célèbre le Québécois depuis 6 mois déjà, en Corée du Sud. Quel pourcentage de chance a-t-on de trouver, en Corée du Sud, une personne francophone? Quel pourcentage de chance peut-il y avoir pour que cette personne travaille au même établissement? Quel pourcentage, pour que cette personne vienne de Montréal, francophone...?

C'est pour ça que parfois, malgré mon cynisme grandissant (ça a l'air c'est proportionnel avec l'âge...), je me dis que, peut importe toutes les choses impossible qui arrivent pour nous amener quelque part dans la vie, bein dans le fond, on est peut-être dû pour être où on est, quand on l'est. C'est pareil pour la chance, pareil pour la malchance (c'est quoi une malchance après tout, sinon qu'une chance pour quelqu'un d'autre...).

Je me dis que, Miss N., j'étais due pour la rencontrer. En Corée du Sud. Pis c'est bein comme ça.

Amen.

Bon... on fini avec le québécois, reprenons avec mon histoire palpitante.

Et puis parce que ma vie est peuplée d'enfants. Ils va y en avoir partout.

Monica avec sa petite veste par-dessus sa belle robe de princesse...

Cela ne fait que depuis le mois de mai l'an dernier que je les aies, ces petites bestioles, mais c'est déjà la fin de notre voyage ensemble à travers les mots. Une grosse année pour eux autres, et une grosse année pour moi aussi....

On était huit. Huit copains qui sommes descendus, d'un étage pour continuer la petite école dans une école qui avait changé de nom. NGLOW qu'ils disent. Bein nous, on est des amis pareil, peut importe le nom de l'école. On s'aime et on s'aime moins par moments, mais on est amis.

Pis ça c'est ça notre chance.

Puis, il y a eu un neuvième. Un intrus. Qui a passé quelques mois avec nous et s'en est allé. Il a changé de pays, ça a l'air. C'est le même pays que le prof. C'est pas grand le Canada, ils vont sûrement se rencontrer là-bas...

Mais il est parti et nous on a continué. On était huit. huit champions. Mais pas quatre garçons et quatre filles. On était 5 filles et trois garçons. Mais l'équilibre c'est monotone, de toute façon.

Puis une de nos amie est partie. Elle a laissé le bateau avant la fin, deux petits mois avant la fin, parce qu'elle allait avoir un nouveau petit frère.

C'est mignon un petit frère.

Mais nous on est restés ensemble jusqu'à la fin. Et on est rendu bon en ti bateau.

On est spécial pour plein de raisons. On est spécial parce qu'on est tous des princes et des princesses. On est spécial parce qu'on est ensemble. Parce qu'on reste ensemble même si on ne s'aime pas tout le temps. Mais ça c'est la vie, et c'est partout comme ça, même si tout le monde n'est pas au courant.

Ce qui nous rend spécial c'est tout ce qu'on peut être, quand on s'y met.

On était le groupe qui se faisait laisser tomber. On était le groupe dont personne n'attendait de résultat parce qu'on n'était ni studieux, surdoués. On n'attendait rien de nous...

Bein maudit, on s'en est sortis. Pis on s'en est sorti comme des champions. Nous, on écrit avec une main d'oiseau délicate, nous on dessine avec des doigts d'artistes, nous on chante, on se raconte des histoires. Pis on fait ça en anglais. Dans un pays où c'est pas ça qu'on parle. On est des champions.

Mais avant tout on est des enfants.

Mes petits poux graduent dans une semaine. Un gros spectacle en vue, à finir de préparer. Une fin d'année à boucler et des au revoirs à faire... et puis une nouvelle année qui va commencer.

Trois jours après la fin.

Ah la Corée.... ils aiment tellement ça travailler qu'ils ne prennent pas de break.

En tout cas nous on prend nos minutes de libre à coeur. Elles nous sont précieuses. Mais plus précieuses que ça, sont les minutes de bonheur qui nous frappent au visage sans avertissement, et qui donnent de l'énergie à une journée, même fatigante.

Une fin d'année c'est une fin d'année. C'est triste et joyeux à la fois.

Nous à NGLOW, on a fait ça prétentieux. Avec des photos de graduation....